Le Point : Que pensez-vous des propos tenus par Emmanuel Macron ?
Jean-Marie Le Pen : J’avoue que je me perds en conjectures sur les motivations de monsieur Macron dans cette affaire. Le rôle du président des Français n’est pas de les diviser en leur rappelant des souffrances historiques.
Dans quel but a-t-il, selon vous, prononcé ces paroles ?
C’est un homme qui se sert beaucoup de la communication. Il pense que ça peut lui être utile. C’est un clin d’œil à la gauche et l’extrême gauche, incongru et relativement incompréhensible.
Sur le fond, la France ne doit-elle pas reconnaître ses fautes ?
Monsieur Audin s’était désigné lui-même comme un rebelle. Il abritait chez lui des terroristes du FLN (Front de libération nationale, NDLR). Il a été pris dans l’engrenage des violences de la guerre d’Algérie. La guerre n’est pas un jeu de dames. Il a subi des consignes générales de fermeté émanant d’un gouvernement socialiste.
Donc, pour vous, un président ne doit-il pas évoquer l’histoire française ?
Macron n’est pas chargé d’écrire l’histoire de France. Il est chargé de mener son gouvernement et son destin. Il faut quand même regarder de temps en temps dans le rétroviseur. Mais il faut s’arrêter à un moment. Sinon, on remonte au Moyen Âge. On peut aussi se poser la question des victimes des bombardements alliés et demander le nom des pilotes américains. Ceux qui sont morts sont morts. La France n’a pas à s’excuser en permanence d’avoir été la France.
N’est-il pas nécessaire de réconcilier la France avec son passé ?
Vous trouvez que ça réconcilie la France ? Ça l’amène à rouvrir des plaies qui s’étaient refermées. Les gens nés aujourd’hui n’ont pas vécu ces événements. L’histoire a été ce qu’elle a été.
Source: Le Point